« Les sommets me rassuraient … mes pas eux, me révélaient »

J’ai longtemps cherché ma valeur dans les montagnes que je gravissais.
Elle était, en réalité, dans la manière dont je marchais …

Dans de nombreuses équipes, chacun avance à son rythme, parfois trop vite, parfois par obligation, parfois simplement pour tenir debout. On relève les défis, on s’adapte, on compense, on soutient… sans toujours se demander si le chemin choisi est encore le bon. Beaucoup de professionnels, de managers, d’équipes vivent cela au quotidien : tout le monde donne beaucoup, mais quelque chose patine à l’intérieur.

Pendant plus de vingt ans, mon univers a ressemblé à ça.
Dans l’industrie pharmaceutique puis dans l’industrie de l’équipement hospitalier, l’action était permanente : objectifs à atteindre, secteurs à développer, équipes à embarquer, changements à gérer. Un quotidien où la performance devait toujours être au rendez-vous.

Les scènes d'un quotidien "performant"

Et des scènes concrètes, il y en avait beaucoup :

  • Des réunions interminables où, faute d’un vrai cadre, rien ne décidait réellement ;
  • Des dossiers stratégiques qui avançaient d’un pas… puis repartaient en arrière parce que “quelqu’un” devait encore valider ;
  • Des décisions diluées, tellement collectives qu’elles ne semblaient appartenir à personne ;
  • Des conflits larvés qui prenaient racine dans des non-dits ou des « signes forts » mis sous le tapis …
  • Des équipes fatiguées de s’adapter à des orientations qui changeaient du jour au lendemain.

Ces situations, je les ai connues, accompagnées, parfois absorbées.
Et je sais combien elles pèsent sur l’énergie d’un collectif.

Et puis un jour quelque chose ne sonne plus juste

Il arrive un moment où la machine tourne, mais où l’on ressent une forme d’usure intérieure.
Pas une usure spectaculaire, non.
Plutôt un décalage : tout fonctionne, mais plus rien ne nourrit.

C’est un accompagnement en coaching, pour moi, qui m’a permis de mettre des mots sur ce basculement.
J’y ai découvert à quel point on peut avancer vite pour éviter de se demander si l’on avance encore dans sa propre direction.
Des phrases simples, mais fondatrices :

  • « Je m’adapte beaucoup… »
  • « Je fais sans vraiment choisir… »
  • « Je porte beaucoup, mais à quel prix ? »

Cette lucidité-là, beaucoup de managers me la confient aujourd’hui.
Elle marque souvent le début d’une transformation individuelle et collective !

Créer mon activité : un nouveau départ ... et de vieux réflexes !

Quand j’ai lancé mon entreprise, j’ai retrouvé avec enthousiasme ces dynamiques collectives que j’aime tant : former, transmettre, embarquer, aider à structurer, clarifier, harmoniser.

Et, naturellement, j’ai d’abord pris beaucoup : des missions variées, des projets multiples, des groupes hétéroclites.
C’était riche, et intense — parfois trop.

Avec le temps, un recentrage est arrivé. Progressif. Né du besoin d’être plus juste dans mes choix que dans mes efforts.
Et nourri d’une conviction : ce qui m’anime profondément, c’est d’accompagner les personnes et les équipes à retrouver leur cohérence.

Accompagner des changements, des "passages" : mon chemin de vérité

La médiation, en particulier, m’a montré à quel point une équipe peut se transformer lorsque chacun retrouve sa place dans le dialogue.

J’ai en tête :

  • Des collaborateurs qui, après des mois de tensions, découvrent que leurs intentions étaient bonnes… mais leurs interprétations opposées ;
  • Des managers qui comprennent qu’ils portent seuls une responsabilité que le groupe peut partager ;
  • Des équipes qui réalisent qu’un dossier bloqué n’était pas lié à l’incompétence de quelqu’un… mais à son malaise jamais exprimé.

Ces moments-là ne sont pas spectaculaires.
Ils sont transformatifs.
Et c’est là que mon métier trouve tout son sens.

Ce que je souhaite transmettre à travers mon histoire

On peut réussir et se sentir fatigué.
On peut s’adapter et se perdre.
On peut avancer vite et s’éloigner de soi.
On peut avoir de superbes équipes… qui n’osent plus se parler vraiment.

L’essentiel n’est pas dans le sommet. Il est dans la manière de marcher ensemble.

Et vous ?

Peut-être reconnaissez-vous certaines scènes :

  • Une décision qui n’avance pas,
  • Un collectif qui s’essouffle,
  • Une collaboration qui tourne en rond,
  • Un manager qui porte trop,
  • Une dynamique qui aurait besoin d’un espace pour se réaligner.

Si c’est le cas, sachez que rien n’est figé. Parfois, il suffit d’un accompagnement neutre, structurant et bienveillant pour remettre de la clarté, du dialogue et du mouvement.

Parce qu’au fond, ce n’est pas la montagne qui compte. C’est la manière dont on y va — individuellement et collectivement.